Ce que veulent les Français

Que retenir des résultats de la dernière élection législative au terme du second tour ?

Pour mémoire en nombre de députés : Nouveau Front Populaire (NFP) 184, Divers Gauche 10, Ensemble 166, LesRépublicains (LR) et Divers Droite 65, Rassemblement National (RN) 143 et Divers 5

Aucune majorité permettant de gouverner (289 sièges) ne se dessine; trois blocs se répartissent presque à égalité un pôle de gauche, un bloc central et un pôle de droite. Irreconcilables à en croire les commentateurs, les postures des principaux leaders politiques (''je voterai une motion de censure si les autres font partis du gouvernement'', ''c'est tout mon programme ou rien''...)... quelle France !

Le pays est au bord d'une triple crise économique, sociale et politique et personne pour traduire le message des français... Un président absent, des leaders politiques qui ne pensent qu'à leur carrière, des journalistes qui attisent les petites phrases pour faire de l'audimat facile...

Prenons un peu de hauteur et essayons d'analyser le message de nos concitoyens :

. un vote à gauche relève certainement d'une inquiétude économique et sociale sur le niveau de vie pour nombre de nos concitoyens ; il traduit aussi une demande de meilleure reconnaissance des métiers du coeur et de l'intellect, trop sacrifiés sur l'autel de la seule réussite économique ; c'est également le marqueur d'une aspiration à une meilleure redistribution/partage de la richesse créée au sein de la société ; c'est aussi l'arrêt de l'alignement systématique de la France sur les positions US au niveau international, l'aspiration à une France singulière avec une voix forte dans le concert des nations,

. le vote centriste est d'une certaine manière un appel à continuer le peu de réformes entamées, à capitaliser sur ces quelques réussites ; le rejet de la politique menée depuis plusieurs années n'est donc pas si fort, il est à nuancer ; il manque un sens aux réformes, le gouvernement ayant sans doute péché par un narratif crédible et partagé par tous,

. le vote à droite, très à droite, témoigne clairement d'une angoisse sécuritaire doublée d'une demande de ré-assoir l'identité nationale au sens du vivre en commun ; c'est un rejet non pas de l'autre -trop caricatural- mais d'un international niais sans attaches culturelles ; c'est aussi le respect du sol, de son pays, de sa culture, de son histoire en arrêtant l'auto destruction systématique, la déconstuction, le révisionnisme du passé, la dé-contextualisation historique ; c'est un appel à la fierté d'être français.

Dès lors le vote des français peut se lire comme un rappel à l'ordre de nos gouvernants vivant hors-sol. Une forme de crise de bon sens. Si ce vote parait de prime abord opposé dans son expression, il ne l'est pas dans le fond. C'est l'expression démocratique la plus noble en rappelant à nos dirigeants que les français sont aussi et avant tout des individus qui partagent un commun.

Oui le pays doit se réformer car il vit au dessus de ses moyens mais à commencer par ses dirigeants, fonctionnaires et politiques compris. Un aggiornamento de la sphère administrative/politique s'impose (il existe une intelligence en dehors de l'ENA).

Il faut continuer à favoriser le développement économique et la création de richesse pour que la France soit plus forte mais aussi pour mieux la redistribuer, en créant un environnement favorable, moins liberticide et sécurisé. Le déclassement français, c'est avant tout une moindre création de richesse que nos voisins. L'on ne peut partager une richesse non créée, cela ne se décrète pas.

Il faut faire respecter la loi, en s'attaquant aux vrais sujets prioritaires -assez des récidivistes- il y a urgence, c'est une question de respect de soi-même, de société.

Alors, non le message envoyé n'est pas si absurde, c'est juste une demande de refaire société ensemble sur des bases réelles et un sens commun, non fantasmées ou idéologiques. Mais la tentation est grande de sombrer dans les tractations au jour le jour pour tricoter des accords transpartisans sur des projets sans ambition. Quant la Quatrième revient !